Le Monastère de Dragomirna a été le bénéficiaire du projet «la restauration et la conservation du patrimoine culturel et la modernisation de l’infrastructure connexe au monastère de Dragomirna ». Le lieu de culte et en même temps le monument historique a amélioré son aspect suite à la mise en œuvre de ce projet, car il a visé douze objectifs sur lesquels on est intervenu.

Construit comme pour faire face aux hauteurs, à la recherche de plus de lumière, près des forêts, à l’ombre d’un rideau d’arbres, reflété majestueusement dans l’eau du lac à proximité, ce lieu de culte, par son âge, par l’originalité du style, l’élégance et la solidité de la forme, par le pittoresque, éveille l’admiration de tout visiteur, de sorte que devant lui, l’adorateur pieux est impressionné comme l’historien et l’homme d’art.

 La dernière grande restauration du monastère a été faite entre 1960-1970, ayant comme chef de projet l’architecte Ioana Grigorescu, mais elle n’a pas compris la restauration de la peinture.

L’allée d’accès qui crée aux visiteurs un trajet unique et une plastique spéciale est l’un des objectifs du projet européen, visible de l’entrée. Le pavement a été refait en cubes de granit combinés en deux couleurs, en gardant le design et le spécifique traditionnel.

         L’allé est bordée par une clôture avec fondation continue en béton, avec une base de béton plaquée avec de la pierre, qui soutient la maille de fer ornementale des barres indépendantes. La clôture principale est continuée par une clôture secondaire qui sépare tout le terrain du monastère. Elle est faite de treillis galvanisé fixé à des poteaux métalliques en acier galvanisé, dans des fondations isolées en béton. La clôture représente le premier pas vers la forteresse, offrant au voyageur le sentiment de massivité et stabilité. La clôture et l’allée ont été faites en symétrie avec la forteresse pour nous introduire dans le système de défense médiévale.

La restauration et la conservation des éléments artistiques à l’Église de Pentecôte du monastère de Dragomirna ont été l’objectif le plus important du projet européen. En raison de l’art représenté dans l’église du monastère, par la volonté, la grâce et le cours de l’histoire, ce monument de référence, inclut l’un des plus inédits, originaux et profonds éléments artistiques, la peinture murale du nef et de l’abside de l’autel et l’iconostase, tous les deux d’une valeur inestimable, par la valeur de la création elle-même, caractérisée par une pensée théologique distincte, par les profondeurs, qui peuvent être «lues » lors d’une recherche détaillée.

 Les peintures murales décorent la tour, l’autel et la nef de l’église. L’ensemble mural a subi un processus de restauration scientifique et moderne, avec des opérations spécifiques, qui a facilité la possibilité de la récupération esthétique intégrale de la peinture. Au cours du temps a eu lieu une série de dégradations, quand des dommages à la toiture ont favorisé l’infiltration de l’humidité á la voûte d’une demi-coupole de l’abside nord, aux portions supérieures de la nef et à la base de la tour.

Ce travail majeur a compris des aspects de nature esthétique et de la recherche pour comprendre les phénomènes qui ont affecté la peinture murale et son évolution au fil du temps. Avant de commencer la conservation et la restauration, l’état de conservation de ces zones permettait d’entrevoir trop peu de l’ampleur chromatique et compositionnelle des images des peintures murales.

Par les interventions actuelles, de conservation et restauration on a visé  la mise en valeur des peintures murales du début du XVIIe siècle, qui décorent l’autel et la nef de l’église, consistant en opérations de nettoyage, de consolidation et de stabilisation de la couche picturale, la couche de fresque (traitements de stabilisation des sels), de fixation des parties recouvertes d’or. Sur toute la surface des peintures murales on a visé à éliminer les interventions antérieures imprudentes de re-peinture, les réparations qui couvraient des portions de maçonnerie et de peinture.

 Le processus de restauration des peintures murales dans ce monument unique révèle sa forme originaire d’exception, le résultat des interventions est surprenant et la peinture découverte d’une valeur exceptionnelle.

L’iconostase, qui selon quelques sources documentaires est apportée par Stefan Tomsa de sa fondation, le Monastère de Solca, a été le deuxième objectif, selon l’importance, des douze objectifs eus en vue au monastère de Dragomirna. Elle est réalisée conformément à un programme iconographique canonique pour les églises orthodoxes, elle comprend tous les registres spécifiques d’une iconostase complète, ayant même des scènes supplémentaires sur les lunettes d’un registre au-dessus des icônes royales.

Selon les opérations prévues dans le projet, approuvées par la Commission de Composants Artistiques du Ministère de la culture et du patrimoine national, on a visé et effectué des travaux de la meilleure qualité, avec des matériaux spécifiques importés.

On a effectué des opérations dans trois chapitres, y compris les travaux de conservation et de restauration de la structure de résistance en bois, opérations de conservation et restauration pour la polychromie plane, sculptée, frettée et opérations de conservation et restauration pour icônes (registres peints). À la fin des travaux, on constate que la méthodologie d’intervention pour les opérations de conservation-restauration prévues dans le projet approuvé, a été respectée et réalisée conformément aux explications détaillées du projet.

Les murs du monastère, imposants par leur épaisseur et hauteur, ont renouvelé leur apparence en changeant le toit. L’ancien revêtement de zinc était détérioré et dans certains endroits, était sensible aux intempéries de la nature ; c’est pourquoi les toitures des bâtiments qui composent l’ensemble du monastère ont été révisées et remplacées. Les opérations de fabrication et de transformation ont été exécutées entièrement à la main pour maintenir l’esprit traditionnel et l’aspect extérieur de l’ouvrage. Il y a eu plusieurs étapes : du démontage avec soin du revêtement de zinc jusqu’aux travaux de menuiserie et tôlerie. Si le toit de cuivre a été remplacé sur toute la forteresse, la charpente a été, selon le cas, remplacée ou renforcée, en tenant compte des mesures de sécurité contre les incendies.

Pour compléter cette action, réalisée en collaboration avec l’Inspectorat de situations d’urgence Suceava, il y a eu l’objectif concernant l’approvisionnement avec de l’eau, par la découverte de nouvelles sources d’eau potable et par la création du système de protection contre l’incendie, avec réservoir d’eau et un réseau de distribution d’eau et hydrants.

On est intervenu aussi sur le corps de cellules situé sur les côtés nord et ouest de la cité. Les chambres ont reçu un autre aspect grâce aux deux objectifs de ce projet : l’installation électrique intérieure et la réparation de la menuiserie. La superficie occupée par les cellules a été restaurée par l’amélioration des conditions intérieures et l’obtention des performances thermo-énergétiques. L’usure avancée de l’ancienne menuiserie et le dysfonctionnement des éléments de fermeture des fenêtres provoquaient importantes pertes de chaleur. Les réparations aux éléments de menuiserie des portes et des fenêtres ont consisté dans le démontage de la menuiserie en bois existante et le montage de la menuiserie de l’extérieur, fenêtres et portes en bois de chêne stratifié avec vitrage isolant, les fenêtres étant partiellement mobiles ou fixes selon la destination des espaces.

L’installation électrique intérieure du monastère des années 60, pouvait être un péril de court-circuit ou de dommages aux appareils. Le projet a visé le remplacement de tous les tableaux de distribution, des câbles et des colonnes d’alimentation des tableaux de distribution. On a changé l’éclairage intérieur des cellules et des couloirs par le remplacement des circuits d’éclairage, des prises et des équipements connexes (disjoncteurs, interrupteurs, prises et corps d’éclairage). Toutes les démarches ont été réalisées dans des conditions de sécurité maximale, par l’installation de prises de terre, d’interrupteurs avec protection différentielle, de tubes de protection des conducteurs et  l’installation de paratonnerre.

L’environnement créé par la température et l’humidité à l’intérieur du monastère a reçu des améliorations par l’installation d’un nouveau chauffage central, de la construction elle-même jusqu’à toutes les installations internes nécessaires pour transformer les matières premières en chaleur. L’architecture du bâtiment a été faite sur un seul niveau où se trouvent la chaudière, le tableau électrique, le générateur, le dépôt de bois, la salle à hacher et la  salle de bain. Les finitions intérieures (planchers et plâtres) et les finitions extérieures (plâtre, seuils de mosaïque, menuiserie en bois stratifié) introduisent ce bâtiment dans le paysage de la zone comme une partie composante.

Tous ces objectifs atteints par la collaboration spéciale entre les équipes participantes au projet: consultant, constructeur et bénéficiaire ont conféré au monastère de Dragomirna l’importance de l’époque de la fondation. Une restauration de cette taille n’a été jamais faite et probablement était impossible à faire avec des fonds internes.

Les informations sur le monument historique, le lieu de culte, les objets du patrimoine et les conséquences de ce projet pourront être facilement accédées par toutes les personnes intéressées en entrant sur le nouveau site du monastère ou en visitant le monastère. Dans le monastère, sur le côté sud, dans la partie gauche de la tour du clocher incluant le couloir d’entrée a été construit un point d’information touristique. Ce bâtiment a été adapté en tant que modèle et matériaux de construction au spécifique historique des murs. La construction est nouvelle avec des fondations isolées  en béton simple, des élévations en béton armé et murs en bois et le plancher en bois apparent, avec toiture en feuille de cuivre.

L’achèvement du projet a prouvé le respect et l’exécution des clauses contractuelles. Parmi les objectifs proposés et matérialisés on peut énumérer: la prestation de services conformément aux normes européennes spécifiques au tourisme culturel ; nombre croissant de touristes ; diminution de la consommation d’énergie par l’utilisation des systèmes d’éclairage économiques ; installation de chaudière à biomasse.

Le processus a été complexe parce qu’on a respecté les normes fixées par les avis sans affecter le mur par l’échafaudage et on a rempli les conditions imposées par les pompiers pour les hauts et vieux bâtiments.